Efficacité et Inefficacité des politiques budgétaires et monétaires
Les keynésiens et les néoclassiques se sont affrontés depuis les années 60 sur l'efficacité comparé des politiques économiques : monétaire et budgétaires. Qu'est ce qui réduirait plus rapidement le chômage? Le déficit extérieur ? Et augmenterait le taux de croissance économique?
Selon les néoclassiques, c'est plutôt la politique monétaire tandis que les keynésiens préfèrent la politique budgétaire.
La politique monétaire, c'est l'ensemble des mesures visant à rétablir les équilibres économiques à travers un ajustement de la masse monétaire en circulation par rapport aux besoins de l'économie et à leurs évolutions dans l'année. Souvent cet ensemble de mesures se réduit à 2 ou 3 mesures privilégiés: les taux d’intérêts, le taux de change, l'Open Market.
Quant à la politique budgétaire, c'est une politique publique consistant à utiliser les recettes, les dépenses et les soldes budgétaires comme moyen de réguler l'activité économique nationale.
Chez les économistes keynésiens, le marché ne peut seul permettre à une économie d'instaurer un optimum social, les pouvoirs publics doivent grâce à la fiscalité et aux diverses recettes de l'Etat, financer un ensemble de projets d'investissements publics, de transferts sociaux, de subventions économiques qui corrigent les imperfections du marché.
Les économistes libéraux ne cessent de montrer les effets pervers de la politique budgétaire à commencer par l'effet d'éviction, le développement de la bureaucratie, l'alourdissement des charges fiscales sur les entreprises et les ménages, la constitution de deux populations parasitaires, les "faux riches" et les "faux pauvres".
I. Efficacité des politiques économiques:
1) Politique budgétaire:
- Effet d'une augmentation des dépenses de l'Etat
Une augmentation des dépenses de
l'Etat se matérialise par un déplacement de G1 à G2. Ceci induit
un déplacement vers la gauche de l'investissement. Déplacement
mécanique vers la droite de la fonction IS. Le revenu National
augmente de Y1* à Y2* et le taux d’intérêt augmente de i1* à
i2*.
- Effet d'une diminution des taxes
Une diminution des taxes se traduit par
une augmentation de l'épargne qui induit un déplacement mécanique vers la
droite de IS. Le revenu National augmente passant de Y1* à Y2* et i
augmente de i1* à i2*.
2) Politique monétaire :
Pour relancer l'activité économique,
les politiques monétaires consiste à injecter de la monnaie dans
l'économie par les banques centrales. L'augmentation de M1 à M2 se
traduit par un déplacement vers la gauche de la contrainte de
répartition qui induit mécaniquement un déplacement de LM1 à LM2
vers la droite. Le revenu National augmente de Y1* à Y2* tout en
diminuant le taux d’intérêt de i1* à i2*.
- Les limites des politiques monétaires et budgétaires :
Lorsqu'on envisage une politique
budgétaire, on envisage une augmentation du taux d’intérêt qui
peut avoir un effet d’éviction. C'est la perte en efficacité des
politiques budgétaires résultant de l’augmentation du taux
d’intérêt. (def de l'effet d'éviction :c'est la fait que
l'Etat propose un taux d’intérêt plus élevé pour financer ses
projets, ce qui provoque une pénurie de fonds prêtables pour les
entreprises privées contraints à payer plus cher le peu de fonds
prêtables encore disponible sur les marchés financiers).
L'effet d'éviction a un effet
mécanique. L'effet d'éviction est du à cette augmentation du taux
d’intérêt de i, équivalent à la perte d'augmentation du revenu
national et qui correspond à la distance Y2*Y.
Si i est bas et que l'équilibre IS-LM
se trouve dans la zone à liquidité, les politiques d'augmentation
de la masse monétaire sont inefficaces car toute la masse monétaire
est consacré à la préférence pour la liquidité. Autrement dit,
les agents gardent pour eux même la masse monétaire augmentée.
Par abus de langage, on dit que que la
monnaie tombe dans la trappe à liquidité.