jeudi 16 mai 2013

Efficacité et Inefficacité des politiques budgétaires et monétaires

Efficacité et Inefficacité des politiques budgétaires et monétaires


Les keynésiens et les néoclassiques se sont affrontés depuis les années 60 sur l'efficacité comparé des politiques économiques : monétaire et budgétaires. Qu'est ce qui réduirait plus rapidement le chômage? Le déficit extérieur ? Et augmenterait le taux de croissance économique?
Selon les néoclassiques, c'est plutôt la politique monétaire tandis que les keynésiens préfèrent la politique budgétaire.
La politique monétaire, c'est l'ensemble des mesures visant à rétablir les équilibres économiques à travers un ajustement de la masse monétaire en circulation par rapport aux besoins de l'économie et à leurs évolutions dans l'année. Souvent cet ensemble de mesures se réduit à 2 ou 3 mesures privilégiés: les taux d’intérêts, le taux de change, l'Open Market.
Quant à la politique budgétaire, c'est une politique publique consistant à utiliser les recettes, les dépenses et les soldes budgétaires comme moyen de réguler l'activité économique nationale.
Chez les économistes keynésiens, le marché ne peut seul permettre à une économie d'instaurer un optimum social, les pouvoirs publics doivent grâce à la fiscalité et aux diverses recettes de l'Etat, financer un ensemble de projets d'investissements publics, de transferts sociaux, de subventions économiques qui corrigent les imperfections du marché.
Les économistes libéraux ne cessent de montrer les effets pervers de la politique budgétaire à commencer par l'effet d'éviction, le développement de la bureaucratie, l'alourdissement des charges fiscales sur les entreprises et les ménages, la constitution de deux populations parasitaires, les "faux riches" et les "faux pauvres".

I. Efficacité des politiques économiques:

1) Politique budgétaire:

  • Effet d'une augmentation des dépenses de l'Etat
Une augmentation des dépenses de l'Etat se matérialise par un déplacement de G1 à G2. Ceci induit un déplacement vers la gauche de l'investissement. Déplacement mécanique vers la droite de la fonction IS. Le revenu National augmente de Y1* à Y2* et le taux d’intérêt augmente de i1* à i2*.

  • Effet d'une diminution des taxes
Une diminution des taxes se traduit par une augmentation de l'épargne qui induit un déplacement mécanique vers la droite de IS. Le revenu National augmente passant de Y1* à Y2* et i augmente de i1* à i2*.

2)  Politique monétaire :

Pour relancer l'activité économique, les politiques monétaires consiste à injecter de la monnaie dans l'économie par les banques centrales. L'augmentation de M1 à M2 se traduit par un déplacement vers la gauche de la contrainte de répartition qui induit mécaniquement un déplacement de LM1 à LM2 vers la droite. Le revenu National augmente de Y1* à Y2* tout en diminuant le taux d’intérêt de i1* à i2*.


  1. Les limites des politiques monétaires et budgétaires :
1) L'effet d'éviction de la politique budgétaire :

Lorsqu'on envisage une politique budgétaire, on envisage une augmentation du taux d’intérêt qui peut avoir un effet d’éviction. C'est la perte en efficacité des politiques budgétaires résultant de l’augmentation du taux d’intérêt. (def de l'effet d'éviction :c'est la fait que l'Etat propose un taux d’intérêt plus élevé pour financer ses projets, ce qui provoque une pénurie de fonds prêtables pour les entreprises privées contraints à payer plus cher le peu de fonds prêtables encore disponible sur les marchés financiers).
L'effet d'éviction a un effet mécanique. L'effet d'éviction est du à cette augmentation du taux d’intérêt de i, équivalent à la perte d'augmentation du revenu national et qui correspond à la distance Y2*Y.


2) La trappe à liquidité de la politique monétaire :

Si i est bas et que l'équilibre IS-LM se trouve dans la zone à liquidité, les politiques d'augmentation de la masse monétaire sont inefficaces car toute la masse monétaire est consacré à la préférence pour la liquidité. Autrement dit, les agents gardent pour eux même la masse monétaire augmentée.
Par abus de langage, on dit que que la monnaie tombe dans la trappe à liquidité.




mercredi 15 mai 2013

Hypothèses et architecture global du modèle IS-LM

Hypothèses et architecture global du modèle IS-LM

Le modèle a été proposé par J.Hicks en 1937 dans l'article :"Mister Keynes and the classics: a suggested interpretation". C'est un article qui résume la théorie générale de l'emploi et de la monnaie et qui se veut être une synthèse de la théorie de Keynes.
Le modèle IS-LM peut être interprété comme un modèle keynésien mais aussi comme un modèle néoclassique. Le modèle permet d'établir un équilibre générale à l'intersection du marché des biens et services, qui lie épargne et investissements, (investments and savings, d'ou IS) et du marché monétaire, qui lie offre et demande de monnaie (liquidity preference and money supply, d'ou LM). L'équilibre conjoint de ces deux marchés détermine le niveau d'équilibre de la demande et du taux d’intérêt.

I. L'équilibre sur le marché des Biens et Services

1) Les hypothèses du modèle:
  •  Hypothèse 1: concerne la loi psychologique fondamentale avec l'équation de la consommation keynésienne
   - C= cYd+Co   , la fonction de consommation
   - Yd=Y-tY: le revenu disponible ou t représente la pression fiscale telle que le niveau des taxes perçu est donné par T=tY
S= Y-cYd-Co
S= Y-c(Y-tY)-Co
S= Y-cY+ctY -Co
S = (1-c+ct)Y -Co,                      0<c<1    et      1-c+ct>0
donc dS/dY>0, l'épargne est une fonction croissante du taux d’intérêt.

  • Hypothèse 2: concerne la fonction d'investissement
I=I(i) avec dI/di<0, l'investissement est une fonction décroissante du taux d'intérêt.
Autrement dit, plus le taux d'intérêt sera élevé, plus le niveau d'investissement sera faible.
Il y a investissement si l'efficacité marginal du K, eK>i.
  • Hypothèse 3: concerne l'égalité entre l'offre global et la demande global. Si on tient compte de l'Etat: I+G = S+T.
2) L'expression analytique de la fonction IS : 

Le bloc IS est composé de 3 hypothèses avec 4 inconnues: I, S, i et Y.
C'est un système à trois équations non soluble. Il admet une solution en termes de fonctions qui n'est autre que la fonction IS. On a construit une fonction analytique IS qui représente une égalité entre l'Offre et la Demande globale dont l'expression donne la valeur du revenu national par rapport à i. Cette fonction est décroissante et elle est établi à partir de trois hypothèses auxquelles correspondent 4 inconnues. 
IS est la solution paramétré par rapport à i de ce système à 3 équations. IS représente l'ensemble des situations pour lesquels le marché des biens et services est en équilibre.



II. L'équilibre sur le marché du travail

1) Les hypothèses du modèle:
  • Hypothèse 4: concerne la demande de monnaie pour motif de transaction
L1=L1(Y),   dL1/dY>0

Si l'activité économique augmente, on a besoin davantage de monnaie qui corresponde aux transactions de cette activité économique.
  • Hypothèse 5: concerne la demande de monnaie spéculative
L2=L2(i),    dL2/di <0
Plus le taux d'intérêt est élevé, plus la préférence pour la liquidité est faible.
  • Hypothèse 6: concerne la demande de monnaie
M=L1(Y)+L2(i) > 0

2) L'expression analytique de la fonction LM:

Le bloc LM est composé de 3 équations avec 4 inconnues: L1, L2, i et Y.
Le modèle est sous déterminé, il est non soluble. Il admet une solution en termes de fonctions qui n'est autre que la fonction LM. La fonction analytique LM représente l'égalité entre l'Offre et la Demande globale dont l'expression donne la valeur du revenu national par rapport à i. LM est une fonction croissante du revenu par rapport au taux d'intérêt.
LM est la solution paramétré par rapport à i de ce système à 3 équations. LM correspond à l'ensemble des points (Y,i) ou le marché monétaire est en équilibre.





Les deux courbes IS et LM sont réunies sur un même graphe, qui est donc l'interface entre la vision « réelle » et la vision « monétaire » de l'économie. L'intersection des deux courbes représente le point (unique) qui satisfait les deux équilibres, et donc l'équilibre général.