mardi 18 juin 2013

La décision d’investissement chez Keynes 


Un investissement, c'est l'ensemble des dépenses ou acquisitions dont la finalité consiste à augmenter ou améliorer de façon durable la capacité de production d'une entreprise, d'une administration ou d'un pays. L' investissement repose sur un détour de production, on consacre des moyens ( argent, énergie, temps) à acquérir quelque chose qui permettra ultérieurement d'être plus efficace que si on ne l'avait pas acheté. Il y a donc une anticipation, un pari : on dépense immédiatement pour réduire la dépense (les coûts) dans le futur.
Comme pour tout pari, un risque est associé à l'investissement : il n'est jamais certain que l'acquisition se révèle aussi efficace qu’espéré.
Keynes étudie l' investissement dans une optique fishérienne, I= I(i), c'est à dire qu'il retient le taux d’intérêt comme la mesure de la préférence pour le présent, ou la mesure du prix de la renonciation de ce qu'on consomme aujourd'hui pour demain.

Comment une décision d'investissement peut être prise ?
Pour y répondre, Keynes se base sur la Valeur Actualisée Nette (VAN) et le taux de rendement interne (TRI).
La VAN est un indicateur que indique si l' investissement est rentable ou non.
VAN = -Pk + R1/(1+i) + R2/(1+i)² + R3/(1+i)^3 + …...+ Rn/(1+i)^n)
Pk => prix du capital investi
Un investissement est rentable si la VAN est positive.

La TRI, c'est la valeur du taux d’intérêt qui annule la VAN.
0 = -Pk + R1/(1+i) + R2/(1+i)² + R3/(1+i)^3 + …...+ Rn/(1+i)^n)

Pour chaque investissement, on peut calculer l'efficacité marginale du capitale : e.
Keynes rajoute qu'à chaque investissement, les entrepreneurs ont intérêt à comparer la valeur de e (c'est à dire ce que rapporte le capital) et le taux d'intérêt monétaire moyen.
Si e > i, l'investissement est réalisé
Si e < i, l'investissement n'est pas réalisé. L'entrepreneur préfère placer son argent en banque ou sur le marché monétaire, ça lui rapportera plus que si il investit.

Plus le taux d’intérêt est élevé, plus on aura des eK < i. Autrement dit, plus le taux d’intérêt sera élevé, plus le niveau d 'investissement sera faible.

Ainsi, la décision d'investissement dépend de deux choses essentielles :
  1. arbitrage entre ek et i
  2. ek pour chaque entrepreneur dépend des revenus escomptés R1, R2, Rn. Les revenus escomptés, c'est ce que l'entrepreneur anticipe et qui ne sont pas forcément réalisés. Il y a une incertitude sur les valeurs R1,R2,...Rn. On retrouve le monde de Keynes ou l'avenir est incertain. Les entrepreneurs sont motivés par leurs «  esprit animaux ».Autrement dit, un entrepreneur extrêmement motivé fait de bonnes anticipations. Dans un contexte de conjoncture, il peut être enclin à anticiper des revenus R1,R2...Rn très pessimiste.



Il y a des déplacements de la courbe
qui correspondent à une variation
de l'optimisme ou du pessimisme.
Il y a investissement si ek>i.



La loi psychologique fondamentale de Keynes et ses implications dans la fonction de consommation

La loi psychologique fondamentale de Keynes et ses implications dans la fonction de consommation :


La consommation représentent 60% du PIB. L'analyse de sa fonction est effectuée d'un point de vue macroéconomique. La consommation globale est le résultat de l'agrégation des consommations individuelles des ménages. Pour Keynes, la consommation est traité à partir d'une hypothèse: la loi psychologique fondamentale. La consommation est croissante par rapport au revenu mais moins que proportionnellement.

  1. La consommation dépend du Revenu


A. la loi psychologique fondamentale :

Pour J.M.Keynes, le revenu global est le principal facteur de la consommation.
La relation entre le revenu et la consommation est déterminée par «  la loi psychologique fondamentale » selon laquelle la consommation augmente avec le revenu mais à un rythme plus faible.
 «  la loi psychologique fondamentale sur laquelle nous pouvons nous appuyer en toute sécurité, à la fois à priori en raison de notre connaissance de la nature humaine et à posteriori en raison des renseignements détaillés de l'expérience, c'est qu'en moyenne et la plupart du temps les hommes ont tendance à accroître leur consommation à mesure que le revenu croit, mais non d'une quantité aussi grande que l'accroissement du revenu » .  
En d'autres termes, les ménages épargnent une part croissante de leur revenu au fur et à mesure que celui ci s’accroît.
La conséquence de cette loi psychologique fondamentale est que la propension moyenne à consommer des ménages doit diminuer dans le temps avec l'augmentation des revenus.

B. la fonction de consommation keynésienne :

C'est une fonction macroéconomique qui rend compte des comportements moyens de consommation des ménages d'une économie. Elle se caractérise par une consommation incompressible, Co qui se réalise indépendamment du revenu global. A partir de la loi psychologique fondamentale, on retient une fonction de consommation de la forme :
C = cY+Co
- Co = consommation incompressible (valeur de la consommation quand Y=0)
- c = propension marginale à consommer, Pmc = dC/dY = c ; elle indique la proportion de l'augmentation du revenu consacré à la consommation. la loi psychologique fondamentale implique que ΔC et ΔY >0 mais que ΔC < ΔY, c'est à dire que 0<c<1.
- on peut calculer la PMC qui correspond à la part moyenne du Revenu global affectée à la consommation, C/Y = cY+Co/Y
- alors que la Pmc est constante, la PMC est décroissante en fonction du revenu

Si les trois hypothèses suivantes sont validées:
  • C = C(Y)
  • 0<c<1
  • Pmc<PMC, la fonction de consommation keynésienne est vérifiée

  1. Portée de la loi sur les politiques économiques :



Si en effet, la relation entre le revenu courant et la consommation est stable, alors on pourra mener une politique de relance par la consommation. Ainsi l'état peut accroître ses dépenses, par exemple, en augmentant les prestations sociales aux ménages qui verront leurs revenus s'élever et par conséquence augmenteront leur consommation. Ce qui entraînera également une hausse de la production. C'est un moyen pour l'Etat de stimuler la croissance et l'emploi : augmenter le revenu entraîne via la consommation, un effet multiplicateur sur la production national.

A voir: